Attention à toi cousin...
Par: Hugo Meunier
Kandahar
Deux autres militaires de Valcartier, le caporal-chef Christian Duchesne et l'adjudant-maître Mario Mercier, sont morts hier en Afghanistan, au moment même où la dépouille du soldat Longtin était rapatriée.
Et, cela devait bien arriver un jour, des journalistes québécois ont eux aussi goûté à la médecine des talibans. Ils n'y ont heureusement pas laissé la vie, mais l'engin explosif dont a été victime l'équipe de Radio-Canada rappelle les risques inhérents au métier de correspondant de guerre.
Jour noir en Afghanistan. Au terme de longs et violents combats menés au sud-ouest de Kandahar, l'explosion d'un engin improvisé a provoqué la mort de deux autres soldats québécois, d'un interprète afghan, en plus de blesser le caméraman Charles Dubois, de Radio-Canada, ainsi qu'un autre soldat.
L'identité d'un seul soldat a été rendue publique tard hier soir. Il s'agit du caporal-chef Christian Duchesne. Ce matin, le nom du deuxième soldat a été révélé. Il s'agit de l'adjudant Mario Mercier.
Toutes les victimes se trouvaient à bord d'un véhicule blindé léger.
Personne n'est sorti indemne de ce nouvel épisode de violence survenu en fin de journée, au moment où le véhicule amorçait l'ascension d'une colline.
Décrit comme la plus grosse offensive menée par les troupes de Valcartier depuis leur déploiement il y a quelques semaines, cet assaut avait pour objectif la prise de ce secteur élevé du district instable de Zhari, en vue d'exercer un meilleur contrôle sur les environs.
Rapidement, les membres du groupement tactique du troisième bataillon du Royal 22e Régiment, avec lequel voyageaient Patrice Roy et Charles Dubois, se sont frottés à de la résistance.
Les «Van Doos» étaient déployés en soutien à l'armée afghane, qui pilotait l'opération.
Les Québécois ont dû recourir à l'artillerie lourde pour faire face à l'ennemi, qui répliquait par des tirs de mortier, d'armes légères et de grenades. Après avoir repoussé l'ennemi, les Canadiens se seraient lancés à leurs trousses à bord d'un véhicule blindé léger.
C'est à ce moment que la bombe piégée a éclaté sous le poids du blindé.
Les deux soldats du 22e Régiment et l'interprète n'ont eu aucune chance. Patrice Roy a encaissé un choc nerveux. Son caméraman a subi de sérieuses blessures à la cheville. Les deux blessés et le journaliste ont été transportés à l'hôpital et on ne craint pas pour leur vie.
C'est la première fois que des journalistes canadiens sont blessés durant une offensive à Kandahar.
Au total, trois soldats québécois ont perdu la vie depuis dimanche.
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