mercredi 5 décembre 2007

Les Québécois, des «bollés»

Bon... Je suis juste vraiment fière, ca fait du bien...



Violaine Ballivy

La Presse

Le Canada possède l'un des systèmes d'éducation les plus efficaces au monde. À 15 ans, les jeunes de toutes les provinces, Québec compris, sont parmi les meilleurs élèves du globe en sciences, en lecture et en mathématiques. Mais ils devront travailler plus fort pour le rester.

Les résultats de la troisième enquête du PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) ont de quoi réjouir le Canada et le Québec. Comme en 2000 et en 2003, les élèves s'y situent bien au-dessus de la moyenne des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). De manière générale, le Canada s'est amélioré en sciences, passant du 8e au 3e rang entre 2003 et 2006, n'étant dépassé que par la Finlande et Hong-Kong. Ses résultats sont aussi demeurés très forts en lecture et en mathématiques. Toutefois, les progrès d'autres pays ont fait reculer le Canada du 5e au 7e rang en mathématiques et du 3e au 4e rang en lecture de 2003 à 2006. «Les jeunes Canadiens devront accroître leurs compétences au rythme des autres pays du peloton de tête s'ils entendent conserver leur avantage à l'avenir, a prévenu hier Patrick Bussière, auteur de la version canadienne du rapport. On ne doit pas s'asseoir sur nos lauriers.»

Les Québécois démontrent une fois de plus qu'ils ont hérité de la bosse des maths au pays, arrivant en tête de toutes les provinces. À l'échelle mondiale, ils se classent au 5e rang (contre le 6e en 2003), dépassés seulement par leurs homologues de Taïwan, Hong-Kong, Corée et Finlande. Si la Belle Province était un pays, elle obtiendrait le 4e rang mondial en lecture (contre le 3e en 2003) et le 4e en sciences (contre 10e en 2003), suivant la moyenne canadienne.

Réalisée auprès de 400 000 élèves de 57 pays en 2006 représentant 90% de l'économie mondiale, la dernière enquête PISÀ a mis l'accent sur les sciences. Constat: les Canadiens en raffolent! Ils font preuve d'un intérêt général plus marqué à cet égard, ils les étudient avec plus de plaisir, se disent plus convaincus de leur utilité dans leurs études ou pour dénicher un emploi que les autres jeunes. Mieux: ils sont plus nombreux à vouloir étudier, puis travailler dans le domaine des sciences. «À une époque où les connaissances scientifiques et technologiques contribuent à stimuler la croissance dans les économies avancées, l'attitude des élèves face aux sciences sera déterminante pour le potentiel économique futur des pays», a relevé hier Angel Curria, secrétaire général de l'OCDE.

À noter toutefois que les Québécois sont les moins enthousiastes du pays à ce chapitre. Ils se déclarent moins bien préparés et moins informés (avec ceux de la Saskatchewan) pour poursuivre une carrière scientifique que l'ensemble des autres Canadiens. Ils se disent moins nombreux à participer à des activités éducatives en plein air, des visites de musées, des conférences ou séminaires sur l'environnement et sont aussi les moins nombreux de tout le pays à consacrer quatre heures ou plus par semaine à l'apprentissage des sciences. «C'est là que l'on retrouve les différences les plus notables entre les Québécois et le reste du pays», a remarqué Patrick Bussière.

«Malgré tout, les Québécois réussissent beaucoup mieux que la moyenne mondiale. Il n'y a pas lieu de s'alarmer», a insisté Jean-Pascal Bernier, attaché de presse de la ministre de l'Éducation.


Un système équitable

Le système d'éducation du Canada se distingue comme étant l'un des plus équitables au monde. Le statut socioéconomique de la famille y a moins d'incidence sur le rendement en sciences que dans l'ensemble des pays de l'OCDE. L'enquête du PISA relève aussi que l'écart entre les résultats des immigrés de première ou de deuxième génération (nés de parents immigrants) et les autres Canadiens est plus faible au Canada et au Québec que dans la majorité des autres pays. «On a tendance à dresser un portrait très noir de la situation et le PISS a le mérite de nous rappeler qu'on a un très bon système d'éducation», a commenté Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec.

Les principales critiques ont été soulevées sur le sort réservé aux décrocheurs, ignorés dans cette étude. En effet, les tests PISA mesurent uniquement les performances d'élèves assis sur les bancs d'écoles, a déploré Patrick Potvin, professeur de l'UQAM. «Ils ne testent pas ceux qui n'y sont pas et qui sont les plus susceptibles de faire baisser la moyenne de performance. Imaginez le bond en avant qu'une moyenne peut faire si on retranche toutes les notes les plus basses.»


Encore et toujours... la Finlande

La Finlande se distingue cette année encore comme l'exemple à suivre en matière d'éducation. Comme en 2000 et en 2003, elle surpasse tous les pays de l'OCDE en mathématiques et en sciences, et se classe 2e en lecture. «Si l'on compare les élèves en fonction du classement en sciences, les Finlandais ont presque un an d'avance par rapport au reste des pays», selon Éric Charbonnier, analyse à l'OCDE. Les pays les plus performants, comme le Canada et la Corée, se caractérisent par un nombre élevé de bons élèves mais faible d'élèves en difficulté, des systèmes éducatifs équitables et où la qualité de l'enseignement est quasiment homogène quel que soit l'établissement. Les États-Unis figurent parmi les plus mal placés des pays de l'OCDE (24e en maths et 21e en sciences) avec la Grèce et le Mexique. La France accuse une légère baisse qui la place dans la moyenne (17e rang en maths et 19e en sciences).

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